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Burkina Faso : mobilisation et actions du barreau de paris

Mis à jour le 5 juin 2024

 

Soutien du barreau de Paris à l’appel à la grève lancé par le Conseil de l’Ordre du Burkina en soutien à leur confrère détenu Guy Hervé Kam 

 4 juin 2024,

 Le Burkina Faso connaît depuis quelques années une insécurité croissante et une instabilité politique qui menace la sécurité et les droits fondamentaux de nombreux citoyens. 

C’est dans ce contexte que l’avocat Guy Hervé Kam a été enlevé le 24 janvier 2024 par des agents de la Sécurité de l'État et conduit vers une destination inconnue. Le barreau de Paris s'est immédiatement mobilisé à travers une résolution votée à l’unanimité par le Conseil de l'Ordre du 30 janvier condamnant la détention arbitraire de Guy Hervé Kam.

Entre le 24 janvier et le 29 mai, ni sa famille ni ses avocats ne savaient où il se trouvait. Le 7 mars, un tribunal avait pourtant ordonné sa libération immédiate, décision qui n'a pas été respectée.

Dans la nuit du 29 mai, des véhicules inconnus se sont garés devant son domicile. Guy Hervé Kam est descendu du véhicule et a immédiatement été intercepté par un deuxième véhicule où des hommes l'ont embarqué et se sont enfuis, sous les yeux de sa famille. Le 30 mai, les avocats de Guy Hervé Kam ont été convoqués devant un tribunal militaire où ils ont pu rencontrer pour la première fois leur client, avant son incarcération à la maison d’arrêt et de correction des armées.  Guy Hervé Kam est poursuivi pour « complot contre la sûreté de l’État » et « association de malfaiteurs ».

 

Le barreau de Paris se joint au bâtonnier du Burkina Faso dans sa déclaration du 30 mai 2024 pour dénoncer les irrégularités et les violations des droits de Guy Hervé Kam. De même, il se tient en solidarité avec le Conseil de l’Ordre des avocats du Burkina Faso qui a décidé d’une grève dans tout le pays du 4 au 8 juin inclus, afin d’interpeler les autorités sur le respect de la procédure pénale et de l’exécution des décisions de justice par l’État.

 

Le barreau de Paris entend suivre la situation avec attention et reste mobilisé pour apporter son soutien au barreau du Burkina Faso.

 

Détention de Guy Hervé Kam : résolution du Conseil de l'Ordre du 30 janvier

 

En sa séance du mardi 30 janvier 2024, le conseil de l’Ordre du barreau de Paris a voté à l’unanimité une délibération en soutien à l’avocat Guy Hervé Kam, victime d’arrestation et détention arbitraire au Burkina Faso.

Le Conseil de l’Ordre exprime sa plus vive préoccupation et condamne fermement l’arrestation arbitraire de l’avocat et chef de file de la société civile, Guy Hervé Kam, par les forces de sécurité du Burkina Faso.

Dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 janvier 2024, Me Guy Hervé Kam a été interpellé par des individus en civil à l’aéroport de Ouagadougou et a été conduit à la Sûreté Nationale. Depuis lors, aucune information n'a été communiquée concernant son lieu de résidence ou son état de santé. Les motifs de son arrestation, intervenue sans que son Bâtonnier n’ait été consulté, demeurent inconnus. 

Me Kam fait partie du collectif d'avocats qui avait réussi à faire invalider plusieurs réquisitions militaires jugées illégales par la justice burkinabè. Cet ancien magistrat est également le coordinateur national du mouvement « Servir et non se servir » (SENS) et le chef de file de la société civile au Burkina Faso.

Le Burkina Faso connaît depuis quelques années une insécurité croissante, marquée par plusieurs enlèvements d’opposants au régime en place depuis le coup d’État de septembre 2022.

Le Conseil de l’Ordre condamne fermement la détention arbitraire de Me Herve Kam et demande solennellement aux autorités burkinabè de garantir en toutes circonstances le libre exercice de la profession d’avocat, ainsi que de protéger le droit à la liberté, à la sécurité de sa personne et à une procédure régulière.